Enseignement/Centre-sud : Que se passe-t-il avec les frais de vacation des chefs d’établissement du post-primaire ?

Publié le jeudi 8 juin 2017 à 00h44min

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Enseignement/Centre-sud : Que se passe-t-il avec les frais de vacation des chefs d’établissement du post-primaire ?

Le sujet commence à alimenter les milieux de l’enseignement, notamment dans la région du Centre-sud, dont Manga est le Chef-lieu. Il s’agit de ce ‘’différend entre la direction régionale des enseignements post-primaire et secondaire de ladite région et les directeurs du post-primaire concernant le reliquat de la vacation 2015-2016’’. Pour comprendre un peu plus la situation qui mobilise en ce moment les acteurs de l’enseignement de la localité, nous avons pu joindre Issouf Traoré, coordonnateur régional des directeurs des CEG(Collèges d’enseignement général)du Centre-sud, en service à Manga. A travers ces questions administrées en ligne (via le Net), ce responsable situe l’opinion sur ce sujet qui semble susciter des colères au regard des tournures qu’il connaît.

Lefaso.net :Comment pouvez-vous présenter votre structure faîtière ?

Issouf Traoré :La coordination des chefs d’établissement du post-primaire de la région du centre-sud est une structure créée après le rattachement du post-primaire à l’enseignement de base dans les années 2013 pour faciliter une bonne collaboration entre les directeurs des CEG,leurs agents et les nouveaux supérieurs hiérarchiques(la Direction provinciale de l’Education nationale et de l’Alphabétisation,DPENA et la Direction régionale de l’Education nationale et de l’Alphabétisation, DRENA) qui avaient, en son temps, dela peine à comprendre certains éléments au sein desdits établissements.

Lefaso.net : Depuis un certain moment, l’on a vent de ce qu’un différend existe entre la direction régionale des enseignements post-primaire et secondaire de la région du Centre-sud et les directeurs du post-primaire de la région concernant un reliquat de la vacation de 2015-2016. Qu’en est-il exactement ?

Issouf Traoré :Exact, ce différend est une réalité dans la région du Centre-sud. Courant février 2017, nous avons été informés par nos collègues proviseurs de la région que le reliquat de la vacation du post-primaire de l’année écoulée était disponible et s’élevait à 128 millions FCFA. La même source nous a informés que le DRENA (directeur régional de l’Education nationale et de l’Alphabétisation) de l’époque disait qu’il n’allait pas débloquer la somme, tant qu’il n’allait pas avoir une rallonge pour soutenir les lycées.

Nous sommes donc restés dans cette situation jusqu’à la fusion du post-primaire et du secondaire et la nomination d’une DREPS(directrice régionale des enseignements post-primaire et secondaire, ndlr). Le jour de la passation de service entre le DRENA et la DREPS, le premier nous a fait savoir que la somme de 128 millions était disponible pour les lycées et collèges. Chose qui n’était pas vraie. On peut dire que c’était un plan monté par l’ex-DRENA (dont nous tairons le nom, ndlr).

Lefaso.net : Quelles ont été les démarches entreprises, jusque-là, par votre organisation ?

Issouf Traoré :Nous n’avons pas manqué de nous approcher des services techniques chargés de ce domaine pour juste savoir à qui étaient destinés ces fonds. Nous avons tout simplement eu la confirmation qu’ils correspondaient aux états prévisionnels du post-primaire. Cependant, nous n’avons voulu blâmer personne ni pointer un doigt accusateur sur quelqu’un. C’est pourquoi, dans l’intention de trouver une solution, les chefs d’établissement du post-primaire de la région (du Centre-sud) ont rencontré le DRENA et la DREPS, le 11 mai 2017 pour mieux comprendre. Mieux, le 22 mai 2017, une délégation de la Coordination a rencontré le gouverneur de la région du Centre-sud pour lui expliquer la situation qui prévaut dans les CEG.

Lefaso.net : Il se dit que la vacation est devenue une sorte de business, êtes-vous irréprochables sur le respect des conditions à ce niveau ?

Issouf Traoré :Les états de vacation transmis correspondent aux heures assurées par les vacataires. Il n’y a donc pas de business. Les directeurs de CEG ne se reprochent rien. Nous avons recruté des vacataires, à qui nous devons de l’argent. Sans la totalité, nous ne pouvons pas tout payer. Tenez bien, c’est un crédit de l’année passée. Nous sommes les principaux interlocuteurs de ces derniers.
Lefaso.net : Quel est l’impact actuel de la situation dans la région du Centre-sud ?
Issouf Traoré :Les closes que l’ensemble des personnels bénéficiaires des CEG du Centre-Sud ont arrêtées après le compte-rendu de la rencontre du jeudi 11 mai 2017 sur les arriérés de leur vacation 2015-2016 par leurs directeurs, se présentent comme suit :

 le refus de calculer les moyennes des élèves du troisième trimestre et de fin d’année 2017, tant que la totalité des arriérés de leur vacation 2015-2016 n’est pas payée ;
 le refus de tenir les Conseils de classes de fin d’année.

Lefaso.net : Ce problème d’arriéré, est-ce une situation générale ou concerne-t-il seulement la région du Centre-sud ?

Issouf Traoré :Seule la région du Centre –Sud vit ce problème car, dans les autres régions, c’est le même chèque qui est arrivé pour le post-primaire et personne n’a partagé.

Lefaso.net : Quelles peuvent être les répercussions sur le monde de l’éducation dans la région du Centre-sud, si la situation perdurait ?

Issouf Traoré :La rentrée scolaire 2017-2018 dans les CEG du Centre-Sud est incertaine, sitoutefois la totalité des arriérés de la vacation des années scolaires 2015-2016 et 2016-2017 ne sont pas soldés dans un bref délai car, nous n’aurons plus de moyens pour recruter des vacataires.Nous, directeurs de CEG, ne sommes plus prêts à prendre des vacataires pour assurer les cours pour les années à venir ; que l’Etat trouve ses enseignants.

Lefaso.net : A votre avis, où se trouve aujourd’hui le nœud du problème que vous vivez ?

Issouf Traoré :Le nœud du problème se situe, d’une part chez l’ex-DRENA (actuel directeur régional dans une partie du pays, ndlr) et, d’autre part la nouvelle DREPS (nous tairons le nom, ndlr) car, les deux DR (directeurs régionaux, ndlr) ont tout fait pour que l’argent destiné au post-primaire soit dans un projet de partage.

Lefaso.net : La fusion du post-primaire et du secondaire dans laquelle le Burkina s’est engagé ne pose-t-elle pas réellement problème ?

Issouf Traoré :Cette fusion ne pose pas de problème, sauf que certains de nos supérieurs hiérarchiques cherchent à diviser les acteurs de ce même système éducatif.

Oumar L. Ouédraogo
(oumarpro226@gmail.com)
Lefaso.net

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