Paroisse de Kombissiri : Retour sur 50 ans de vie

Publié le lundi 12 juin 2017 à 23h10min

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Paroisse de Kombissiri : Retour sur 50 ans de vie

Kombissiri est une localité située à une quarantaine de kilomètres de Ouagadougou. La paroisse ayant célébré son jubilé d’or les 27 et 28 mai, il sied alors de jeter un regard rétrospectif sur le parcours effectué.

Kombissiri, koom- la- biisri (eau et sable), chef-lieu de la province du Bazèga, cité de la patate douce a été fondé par Naaba Pa-tull-yelle, fils de Naaba Warga , venu de Ramongo (Koudougou) qui a chassé les premiers occupants de la région qui se sont refugiés à Manga. Naaba POANDA (1770-1811), deuxième successeur de Patull-yelle, devenu Naaba Toug-ma, imita son ami, le Naaba Roulougou de Ouagadougou, et embrassa l’islam. Les autres chefs lui emboitèrent le pas.

NaabaTull-neere, quatrième chef de Kombissiri, construit en 1830, la deuxième mosquée du Burkina à Nayîmi, après celle de Ouagadougou. Naaba Tanga (1922-1977) 9ème chef de Kombisri, après un pèlerinage à la Mecque en 1961, entreprit, de construire une deuxième mosquée plus grande à Kombissiri, près de son palais et près du marché. Les deux mosquées existent encore de nos jours. Aussi donc, à Kombissiri, la foi chrétienne devait arriver, mais dans un milieu déjà fortement islamisé : 85 à 90% de la population d’après le premier recensement.

Dans les années 1950, Kombissiri était une succursale de la paroisse de Saponé (créée en 1941) avec Albert Nana comme premier catéchiste.

C’est en 1958 qu’eurent lieu les premiers baptêmes : Ils étaient 6 au total, dont 2 toujours vivants. Parmi les chrétiens de la deuxième génération on retient des noms comme Hilaire Ablassé Compaoré (frère de Naaba Tanga, et père de Mgr Wenceslas Compaoré), Bernard Guigma (Chef de Koyuudu), Victor Guirma (Père de Mgr Constantin et Abbé René Guirma), Issoufou Joseph Conombo. Baptisés pour la plupart à Ouagadougou, ils ont œuvré pour l’implantation de la foi chrétienne sur la terre de Kombissiri.

La première chapelle-succursale fut élevée par le Père Gérard Vérein en 1960. A cette époque il n’y avait pas plus de 17 fidèles à Kombissiri. La messe était dite tous les 21 jours chez le catéchiste ou sous les arbres. Le catéchiste de cette époque Joseph Compaoré, était présent au jubilé.

C’est en 1965 que l’abbé Adolphe Ouédraogo vicaire à Saponé fut détaché en vue de la fondation de la nouvelle paroisse. Les travaux de la première église commencèrent le 21 avril 1966 et, le 12 juin en la fête du Corpus Christi (fête du saint sacrement), sortaient deux décrets : l’un de l’archevêque, Cardinal Paul Zoungrana érigeant le Cercle de Kombissiri en paroisse et l’autre du Vicaire Général abbé Joanny Sedogo nommant abbé Adolphe comme premier curé.

Abbé Adolphe y restera un an, puis il reviendra pour un deuxième séjour de 13 ans (de 1986 à 1999). C’est sous le Père Henri Granier que commencèrent les travaux de l’église actuelle initiés par le Frère Herrig et achevés par le Père Gérard Vérein en 1977, soit 40 ans aujourd’hui.

Depuis la création de la paroisse on peut dénombrer plus de 113.000 baptisés, 10 curés se sont succédé : Abbé Adolphe Ouédraogo, Père Henri Granier, Père Christian Gindre, Abbé Adolphe Ouédroaogo, Abbé Marcel Ilboudo, Abbé Grégoire Balima, Abbé Paul Tiiga Zangré, Abbé François de Sales Naré, Abbé Cyrille Hyacinthe Kaboré, Abbé Noël Henri Zongo (curé actuel).

Il ne faut pas oublier que la paroisse de Kombissiri a engendré d’autres paroisses respectivement le 19 juillet 1975 avec l’érection de la paroisse de Toécé et en Octobre 2008 la création de la paroisse de Koubri. Elle comprend 25 chapelles reparties en 5 secteurs : Dulgu ; Gidsi ; Gaôogo, Wardgo et Kombissiri Centre.
Kombissiri a donné à l’église famille 6 prêtres, 11 religieuses et 32 catéchistes en activités et une dizaine à la retraite…

Dans cette ville qui abrite le seul sanctuaire dédié à Saint Joseph et dont la majorité de la population est musulmane, musulmans et chrétiens vivent en parfaite harmonie. Pour preuve dans la foulée de la préparation du jubilé de la paroisse, une prière regroupant musulmans, adeptes de la religion traditionnelle et chrétiens a eu lieu le 20 mai pour la réussite des activités. Des familles musulmanes ont donné leurs fils et filles qui sont devenus des religieux et religieuses.

Et pour couronner le tout, un arbre a été offert par la communauté musulmane présente lors de la messe d’ouverture des activités. Nous pouvons alors affirmer sans aucun doute que Kombissiri est un symbole de la tolérance.

Wendpouloumdé Ernestine OUEDRAOGO (stagiaire)

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