Université internationale Saint Dominique : La première pierre d’un centre d’excellence à Doulougou (kombissiri)

Publié le mardi 6 février 2018 à 00h36min

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Université internationale Saint Dominique : La première pierre d’un centre d’excellence à Doulougou (kombissiri)

L’ordre Dominicain construit une université de standing international au Burkina Faso, précisément dans le village de Gana, dans la commune de Doulougou, province du Bazèga. Un centre d’excellence en Afrique de l’Ouest avec des filières comme les Sciences juridiques, d’économie et de gestion, de médiation, de médecine et d’agronomie. La pose officielle de la première pierre a eu lieu le 3 février 2018. Ce, en présence du père Bruno Cadoré, maitre supérieur de la famille dominicaine, venu de Rome et du ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, Pr Alkassoum Maïga.

Veritas (vérité), c’est la devise de l’ordre des prêcheurs, plus connu sous l’appellation d’ordre dominicain. Enseigner c’est ouvrir le chemin vers la vérité et ceci ne peut se faire sans ouvrir le chemin vers la liberté de penser pour soi-même et avec les autres, conviction du père Bruno Cadoré, maitre supérieur de la famille dominicaine pour qui malgré les évolutions irréversibles, une des grandes exigences demeure celle qui consiste à édifier un monde de Paix, débarrassé de l’ignorance grâce à l’éducation et à l’enseignement des populations.

Le 87e maitre de l’ordre des prêcheurs rappellera également que l’enseignement constitue une caractéristique essentielle de l’Ordre partant de la considération que Saint-Dominique lui-même était particulièrement attaché à l’éducation et à la formation de ses compagnons. « En effet, il a très vite compris l’importance de la formation théologique pour la prédication et l’instruction des dissidents de la parole de Dieu et a prescrit la formation approfondie comme condition sine qua non de perspicacité et d’efficacité des membres de la communauté ».

L’ordre Dominicain a ainsi décidé de bâtir une université internationale au Burkina Faso, précisément à Gana dans la commune de Doulougou (à moins de 10 km de Kombissiri chef-lieu de la province du Bazèga.

« En créant cette université à l’instar d’autres dans le monde, notre ambition est d’apporter notre contribution à la réponse que les Etats africains s’efforcent de proposer face aux préoccupations de leur jeunesse. Nous avons voulu mettre au service des populations du Burkina et de l’Afrique, ce que, grâce à Dieu, nous savons faire. Nous voulons aider à assurer une formation de qualité à ces jeunes qui sont de plus en plus tentés par l’émigration. Nous voulons apporter à ces jeunes les compétences pour assurer leur propre développement, le développement de leurs communautés et de leurs propres pays », a poursuivi le père Cadoré.

Lui-même Docteur en philosophie et en médecine, il indiquera que la bonne éducation de la jeunesse est le garant le plus sûr de la prospérité d’un Etat. Et à travers l’université internationale Saint Dominique de Doulougou, l’ordre des prêcheurs entend aussi aider l’Etat burkinabè, les Etats africains à accomplir leur devoir de fournir d’instruction à la jeunesse.

6 phases pour un gigantesque projet

L’université qui s’ouvrira dès la rentrée académique 2018-2019, est déjà en construction. C’est un vaste projet qui s’articule autour de six phases.
  l’ouverture dès la rentrée académique prochaine, de trois facultés. Les sciences juridiques (droit humanitaire et culture de la paix…), la faculté des sciences économiques et de gestion et la faculté des sciences et technologies (notamment l’architecture).
La formation commencera donc par ceux que le père appelle les « constructeurs du droit et de la justice, de la société d’échanges et de production dans la justice pour les sociétés et des hommes… »
  Ensuite naitra un institut de médiation
  Il est également prévu un nouveau domaine dans le champ de la médecine sciences de la santé et de l’agronomie
  Enfin, il sera question de renforcer toutes ces facultés en aménageant davantage les lieux d’accueil, d’enseignement et de recherche pour qu’à l’horizon 2028-2029, le projet soit complet.
L’université délivrera des diplômes des universités Saint-Thomas d’Aquin de Colombie et des Philippines, offrant ainsi à ses lauréats une ouverture sur les portes des grandes universités du monde, a rassuré le père Cadoré.

« C’est un bonheur pour nous »

Quoi de plus normal pour expliquer la joie du ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, Pr Alkassoum Maïga. Le manque d’infrastructures pour accueillir le nombre d’étudiants sans cesse croissant, est un véritable casse-tête pour lui et le gouvernement depuis quelques années.
« Cette année, nous avons enregistrés 28 000 nouveaux bacheliers avec plus de 3000 étudiants venus de la Cote d’ Ivoire », a-t-il expliqué. En attendant la nouvelle vague de 2018.

« Accueillir une université d’un tel standing, c’est un bonheur pour nous… », s’est réjoui le ministre avant de confesser que dans tous les pays, l’Etat a tellement de difficultés si bien qu’il bricole dans tous les domaines. Et ceux qui peuvent bien faire, ce sont ceux qui ont la conscience qu’il faut former des hommes et qui ont les moyens pour les former.

Le Pr Alkassoum Maïga a donc salué cette initiative de l’ordre des prêcheurs qui enlève une épine aux pieds du gouvernement et pour le choix du Burkina pour abriter cette prestigieuse université. « Avoir des gens qui sont porteurs de telles initiatives, nous qui sommes en charge de ce département, c’est une joie immense. Surtout que cette université, contrairement à ce qu’on a l’habitude de voir, n’est pas en ville. Ils sont dans une commune rurale, et c’est une bonne dynamique qui va nous permettre d’améliorer la carte de l’enseignement supérieur au Burkina Faso », a poursuivi celui venait de poser officiellement la pierre de l’université internationale Saint Dominique.
Pour le parrain de la cérémonie, la réalisation de ce joyau dans la province est une source de fierté mais aussi, un défi. « Le défi majeur qui devient le nôtre est de savoir accepter les uns et les autres dans leurs différences et cultiver l’esprit de la tolérance et du dialogue permanent », a pour sa part noté Apollinaire Compaoré selon qui, c’est ainsi que la communauté sortira grandie, enrichie des apports des hôtes.

En rappel l’ordre des prêcheurs est un ordre religieux international catholique né sous l’impulsion de Saint-Dominique en 1215. Généralement très proche des populations, il s’est donné pour mission l’apostolat et la contemplation suivant la règle de Saint Augustin et nos propres constitutions.

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net

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