
Les plants étaient composés de neems, acacias, nérés, baobabs, etc. Plusieurs de ces espèces étaient déjà présentes sur des sites bien connus dans le village, et fournissaient des fruits et de l’ombre aux populations. C’est ce qui justifie l’appellation « plantes légendaires », selon Emmanuel Nikiema, natif dudit village et initiateur du projet de reboisement.
Cet évènement majeur a mobilisé les fils et filles de Sidtenga, mais aussi d’éminentes personnalités. Plants ou bourgeons à la main, les reboiseurs ont d’abord, au cours d’une cérémonie, expliqué le contexte. Pour Emmanuel Nikiema, « nous avons grandi et vu de grands arbres dans ce village. Mais avec le temps, ces arbres légendaires ont disparu ; voilà l’origine de notre idée de reboiser dans les sites qui abritaient jadis ces arbres ».
Accompagner le projet
Au début de ce projet, Emmanuel Nikiema a répertorié les types d’arbres « utiles » pour ressusciter les arbres légendaires du village, à travers la collecte des échantillons qu’il a distribués aux services publics de la commune, aux représentants des confessions religieuses, aux associations, mais aussi aux ménages du village.
Aussi, il initie des séances de formation à l’entretien des arbres, en utilisant des techniques authentiques propres au village du Sidtenga. De surcroît, il invite d’autres spécialistes de l’environnement à se joindre au projet, tels les forestiers, mais aussi les autorités locales (maire, préfet), le chef du village, les chefs de famille.
Pour Abel Saoura, domicilié à Sidtenga, « c’est une œuvre utile pour tout le village qui a été initiée par un fils du village au profit des générations futures ».
Dans le même sens, Moïse Sia, directeur régional de l’environnement du Centre-Sud, a reconnu la valeur du reboisement : « La région du Centre-Sud a besoin de projets de reboisement. C’est ainsi que nous nous sommes joints pour apporter notre appui aux initiatives d’arbres légendaires de Sidtenga ». Il ajoute que « parmi les plantes, nous avons des karités greffés qui produiront, en l’espace de cinq ans, des fruits plus doux et nantis d’amandes, avec des noix moins volumineux très authentiques ».
Dans la foulée, Clarisse Coulibaly, experte nationale et spécialiste de l’environnement au sein de PNUD-Burkina Faso, a déclaré que l’initiative de replanter les arbres perdus reste « louable et encourageante sur toute l’étendue du territoire national ».
Yousouf Kabré, maire de la commune de Béré, présent au reboisement, a exprimé son engagement à soutenir toute initiative allant dans le sens du renforcement du couvert végétal.
Emmanuel Niekiema entend poursuivre ses actions de reboisement « utile et vital ».
Samboé K. Edouard
samboeedouard@gmail.com
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