Conseil municipal de Saponé : « Je suis obligé de placer le développement local et l’intérêt des populations au-dessus de toutes considérations », conçoit le nouveau bourgmestre, Abdoulaye Compaoré

Publié le vendredi 23 juin 2017 à 01h09min

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Conseil municipal de Saponé : « Je suis obligé de placer le développement local et l’intérêt des populations au-dessus de toutes considérations », conçoit le nouveau bourgmestre, Abdoulaye Compaoré

A l’image de plusieurs communes du pays, Saponé (localité située à une trentaine de kilomètres au sud de la capitale, dans la province du Bazèga, région du Centre-sud) a souffert d’une crise de son Conseil municipal, conduisant à sa dissolution, malgré les multiples initiatives pour sauver la situation. A la faveur des municipales partielles du 28 mai 2017, la circonscription s’est doté d’une nouvelle équipe qui a, à son tour, procédé, le jeudi, 15 juin 2017, à l’élection de son bureau. Désormais, c’est Abdoulaye Compaoré, contrôleur des impôts, en service à Ouagadougou, qui tient les rênes de la mairie. Dans cet entretien, le nouvel élu décline sa vision de la marche de la localité, partage les péripéties de la mise en place du bureau et appelle l’ensemble des populations à l’Unisson.

Lefaso.net : Vous venez d’être élu maire de Saponé, qu’est-ce qui vous semble, à ce jour, comme action prioritaire ?

Abdoulaye Compaoré : D’abord, je vous remercie pour l’intérêt que vous portez à ma modeste personne. Il y a beaucoup de priorités, mais à chaud, ce qui est prioritaire, c’est de travailler pour la cohésion dans la commune. C’est primordial ; parce que, tant qu’on ne va pas se réconcilier entre nous, on ne pourra pas travailler ; il y aura toujours des blocages. Ce ne sont pas des choses à favoriser l’élan de développement.

Nous allons faire appel et associer toutes les personnes-ressources dans ce sens pour qu’on trouve des solutions à ce problème. Il faut aussi dire que le Conseil municipal passé n’a pas pu travailler du fait des querelles ; les sessions ne pouvaient pas se tenir, jusqu’à ce qu’il soit dissout. Donc, il y a un retard qu’on doit essayer de rattraper. Même si on ne peut pas le faire entièrement, si on se met ensemble, avec un peu d’ardeur, je pense qu’on peut rattraper beaucoup et ce sera aussi une bonne base pour ceux qui vont venir après nous. Il nous appartient donc de baliser le terrain pour que ceux qui vont nous succéder puissent trouver une base solide. Tant qu’on ne regarde pas dans la même direction, ça va être difficile d’aller à de réelles actions de développement.

Lefaso.net : Etiez-vous membre du Conseil municipal dissout ?

Abdoulaye Compaoré : Non, je n’ai jamais participé à un conseil municipal, c’est la première expérience.

Lefaso.net : Premier pas, vous êtes élu conseiller puis maire, quelle a été votre principale motivation ?

Abdoulaye Compaoré : C’est parce que beaucoup ont estimé que je suis à même de récupérer les rênes de la mairie, après la crise qu’elle a connue, pour rapprocher les positions, asseoir les bases pour que la commune puisse se mettre dans une dynamique de développement. J’y suis, pas par envie vraiment d’être maire, non. Mais, avec les risques qui se présentaient, j’ai vraiment senti une certaine pression de m’assumer. Si on estime que je peux sauver la commune d’une certaine dérive, il n’y a pas de raison que je refuse. L’élection passée, la priorité pour moi, c’est de travailler à répondre à l’attente des populations ; ces populations qui ont placé leur confiance à moi pour conduire ce processus.

Lefaso.net : Des péripéties de la mise en place du bureau du Conseil ?

Abdoulaye Compaoré : Au sein du parti, il y a eu des primaires, qui ont désigné l’ex-maire pour être le candidat du MPP au poste de Maire. Cependant, beaucoup de conseillers MPP, estimant que les mêmes causes produisant le même effet, m’ont convaincu d’être candidat pour éviter à la commune de tomber dans la délégation spéciale. Comme je l’ai relevé plus haut, il y avait des risques qui se profilaient avec le candidat du parti, qui n’était autre que celui sorti. Les gens ont estimé qu’il faut sauver la situation. C’est pour cela donc que je me suis présenté. Aujourd’hui, les personnes-ressources sont à l’œuvre pour travailler de sorte à ce que les uns et les autres pensent intérêt général, l’intérêt de la commune, pour ne pas compromettre le développement local par des actions personnelles. Nous allons travailler dans ce sens, afin que tout le monde comprenne la nécessité de surpasser les intérêts personnels.

Lefaso.net : On note ici que vous êtes allé contre la directive de votre parti, en vous présentant dans la salle comme candidat. Pour vous, le risque en valait-il la peine, quand on sait que vous pouvez écoper d’une sanction du parti ?

Abdoulaye Compaoré : Bien sûr ! Mais, à un moment donné, je suis obligé de placer le développement local et l’intérêt des populations au-dessus de toutes considérations. C’est vrai que je vais subir le coup du parti, et c’est normal, parce que j’ai enfreint aux règles établies et quand on roule contre les règles, il faut bien qu’il y ait des sanctions pour ne pas que plus tard, d’autres soient tentés d’aller dans le même sens. Je m’attends donc à ce que le parti me sanctionne. Mais, je demeure un militant du parti, qui doit aussi comprendre que je ne l’ai pas fait par soif d’être maire. Non, loin de là. Je l’ai fait par réflexe de sauver ma commune d’une crise. Et puis, si je ne m’étais pas présenté, l’opposition aurait pris la mairie.

On avait aussi l’information que l’opposition se préparait pour dire que si c’est le même qui allait se présenter à nouveau, elle allait présenter un candidat ; et elle avait fait un travail pour cela. C’était ainsi, quand bien même elle (opposition) sait que si elle prenait les rênes de la mairie, cela exposerait le Conseil à un blocage (car elle est minoritaire) ; ce qui allait conduire à une délégation spéciale. Cela n’arrangerait personne. Donc, le parti doit comprendre que si je me suis comporté de la sorte, j’ai enfreint certes aux directives, mais il y a le fait qu’on a pu conserver la mairie pour le parti. Je pense que le parti doit tenir compte des réalités.

Lefaso.net : Il semble que le maire sorti a aussi été au cœur des protestations qui ont conduit à la dissolution du Conseil municipal. Pourquoi votre parti a-t-il décidé de reconduire la même candidature ?

Abdoulaye Compaoré : Pour dire vrai, je comprends difficilement cela ; parce qu’effectivement, les gens ne s’attendaient plus à ce que la même personne se présente à nouveau comme maire. On s’attendait plutôt à ce que de la même zone, l’on trouve une autre personne pour présenter et les gens se seraient alignés. En clair, si la zone de Saponé-marché avait trouvé quelqu’un d’autre au lieu du même, il n’aurait pas eu de problème. C’est la même personne que les gens ne voulaient pas. Je me réserve de parler des raisons pour lesquelles les gens n’ont pas voulu qu’il soit porté maire, parce que ça va être comme si je l’attaquais. Aujourd’hui, la priorité, c’est de travailler à ce qu’on regarde tous dans la même direction.

Lefaso.net : Il y a comme une rivalité entre Saponé-centre et Saponé-marché (le maire sorti est de Saponé-marché). Faut-il comprendre que la gouvernance locale, c’est par rotation entre ces deux pôles ?

Abdoulaye Compaoré : Ce n’est pas tout à fait cela ; parce que Saponé-centre n’a jamais géré la Mairie. Le premier maire de la décentralisation était de ma zone, qui ne relève ni de Saponé-centre ni de Saponé-marché. C’est une autre zone. Le même maire a rébeloté jusqu’à l’insurrection populaire (paix à son âme, il est décédé en 2015). C’est à la faveur du scrutin général de mai 2016 que le maire sorti (c’est-à-dire le candidat malheureux, ndlr) a été élu comme conseiller municipal de Saponé-marché. Donc, la solution pour que les choses soient relancées était aussi que le maire soit une personne d’une zone autre que les deux (Saponé-marché et Saponé-centre).

En tout cas, il fallait que ce soit quelqu’un d’une autre zone, à partir du moment où c’est le maire du conseil dissout qui avait été reconduit comme candidat. Voilà un peu le problème et c’est pour cela que je dis qu’il faut qu’on travaille à surmonter tout cela, unir les gens pour aller à l’essentiel. On n’a pas besoin de s’entendre sur tout (c’est même impossible et ce n’est même pas souhaitable), il faut simplement s’entendre sur le minimum, l’essentiel. Il faut laisser tomber les querelles intestines et personnelles, c’est cela qui nous cause tous ces problèmes. Si on arrive à faire ce pas essentiel, on peut aller au développement sans problème.

Lefaso.net : Comment comptez-vous travailler à un rapprochement avec la partie du candidat perdant ?

Abdoulaye Compaoré : C’était prévisible, que si toutefois ma candidature passait, l’autre partie n’accepterait pas aussi facilement. Je m’attends donc à ce qu’il y ait des actions de représailles de l’autre côté. Mais, je me dis qu’avec le temps, les uns et les autres vont comprendre qu’il s’agit-là de sauver une situation pour le bien de tout le monde ; même pour ceux qui aujourd’hui pensent qu’ils sont perdants. Toutes les démarches sont en train d’être entreprises dans le sens de mobiliser tout le monde (pas seulement entre les deux entités) pour aller au développement local, travailler pour l’intérêt de tout le monde.

Lefaso.net : Quelle est la coloration politique de la nouvelle équipe ?

Abdoulaye Compaoré : Le bureau du Conseil regroupe le parti majoritaire et l‘opposition. Nous estimons que quand c’est ainsi, chacun se sent interpellé et impliqué dans les affaires locales. L’opposition occupe donc deux postes (sur neuf) dans le bureau du conseil municipal. Il s’agit du poste de premier adjoint au maire et un poste au Conseil régional.

Lefaso.net : Au-delà de ce travail de recherche de cohésion sociale, quels sont, selon vous, les axes prioritaires à poser au cours du mandat ?

Abdoulaye Compaoré : En termes d’actions, il faut souligner que Saponé connaît pratiquement les mêmes problèmes que les autres communes du Burkina. On a des préoccupations liées aux services sociaux de base tels que l’éducation, les infrastructures routières (désenclavement interne), la santé, l’approvisionnement en eau potable, etc.

Nos premières actions vont être axées sur ces points. J’avoue qu’en dehors de la route nationale VI (RN6) qui traverse Saponé-marché, et de la bretelle qui part à Saponé-centre, pour accéder à certains villages, c’est la croix et la bannière. Il y a aussi des villages qui n’ont pas d’écoles ; les élèves sont obligés de parcourir des kilomètres pour aller s’instruire. C’est une préoccupation sur laquelle il faut s’atteler. C’est également le cas avec les centres de santé qu’il faut inscrire au rang des actions prioritaires.

Lefaso.net : Au temps fort de la crise, on a noté de nombreuses réactions de cadres ressortissants de la commune, et même ceux vivant hors du pays. C’est dire donc que vous avez assez soufferts de la situation !

Abdoulaye Compaoré : Effectivement, on peut noter que les cadres ont, indépendamment de leur appartenance idéologique, souffert de cette crise et cela prouve que ce qui intéresse les filles et fils de la localité, c’est le développement avant tout. C’est également cette réalité qui m’a animé et je me suis vu obligé d’accepter de conduire la mairie. Personnellement, au temps de la crise, je me suis abstenu d’intervenir, pour éviter de frustrer telle ou telle partie ; parce que l’ex-maire est un ami, on se connaît, on s’appelle, on s’invite à des activités. Donc, ce sont des gens que je connais bien.

Mais, j’avais mon opinion sur la crise, que je n’avais pas hésité à partager avec ceux qui m’ont approché en son temps. Toutes ces considérations étaient un poids sur mes épaules, lorsque dans la salle il fallait décider de s’assumer en tant que candidat. Mais, en définitive, j’ai accepté, parce que je me suis dit que si on estime que je peux sauver les choses, il n’y a pas de raison que je ne me sacrifie pas pour la cause générale. En tous les cas, il faut bien accepter de se sacrifier pour la communauté. Pour la détérioration des rapports du fait de cette situation, il m’appartient de travailler au rapprochement et je le ferai.

Lefaso.net : Dans la commune de Saponé, qu’est-ce qui fait votre fierté, en tant que premier magistrat de la commune ?

Abdoulaye Compaoré : C’est sans nul doute, son chapeau. C’est un chapeau qui est devenu universel. On ne le fait nulle part ailleurs qu’à Saponé. C’est une fierté pour tous et je pense qu’il y avait même une initiative de promotion en gestation. C’est un projet qui a été ficelé, mais ça n’a pas vu le jour, il peut être relancé. Il faut ensemble réfléchir pour voir ce qui peut être fait dans ce domaine, et dans bien d’autres secteurs.

Dès les premières heures de mon élection, j’ai reçu de nombreux appels, surtout de l’extérieur, des ressortissants aux Etats-Unis notamment, pour me féliciter et me parler d’initiatives de ce genre. Ce sont des gens qui ne me connaissent pas et que je ne connais pas non plus. Ils ont déjà fait des propositions d’initiatives et cela est une bonne chose déjà. Il faut le dire, depuis que la communalisation intégrale a été lancée, notre commune n’a pas pu travailler pleinement dans les véritables actions de développement ; parce qu’il y a toujours eu de petites querelles qui ont sapé l’essentiel. Il faut qu’on en finisse donc. On va peut-être imaginé un cadre général d’échanges avec tout le monde pour parler développement de Saponé.

Lefaso.net : Quelle est la particularité de votre commune, sa force ?

Abdoulaye Compaoré : La force de la commune (et elle n’est pas particulière à Saponé, les autres en disposent), c’est d’abord ses hommes. Comme vous l’avez si bien souligné, on a par exemple remarqué, que pendant la crise au sein de l’exécutif local, une mobilisation des cadres ressortissants de la commune. C’est dire que, quel que soit là où ils se trouvent, les ressortissants de la commune ont un intérêt pour la localité. C’est un très grand atout et il suffit donc de créer les conditions pour permettre à tous ceux-là d’intervenir, chacun au prorata de ses possibilités.
Un autre atout est sa proximité de la capitale ; cela peut rendre dynamiques un certain nombre d’activités socio-économiques.

Lefaso.net : Vous êtes jeune, à vos premiers pas dans l’arène politique et élu maire. N’est-ce pas une responsabilité à même de faire peur ?

Abdoulaye Compaoré : Non, ça ne me fait pas peur ; parce que dans tous les cas, c’est une dynamique, c’est un apprentissage. Les autres ont appris. Moi aussi, je vais apprendre. Je vais beaucoup écouter ceux qui m’ont devancé dans le domaine, tout en me gardant d’aller plus vite en besogne. Il faut que j’écoute beaucoup.

Lefaso.net : Quelle image de vous souhaiteriez-vous laisser en 2021, à la fin de votre mandat ?

Abdoulaye Compaoré : Je souhaiterais laisser une image positive de moi. L’image de quelqu’un qui est venu en pompier et qui aurait réussi surtout à réconcilier les gens entre eux. Sans vous mentir, moi, je n’ai aucune ambition de chercher encore la mairie après ce mandat.

Lefaso.net : Votre principale mission est donc de réussir à repositionner la commune … ?

Abdoulaye Compaoré : C’est mon rêve. Et ce, avec le concours des autres, de tout le monde. Je souhaite vraiment qu’on puisse s’asseoir, tous, autour d’une même table, pour discuter des problèmes de la commune, et qu’à la fin du mandat, l’équipe qui va venir trouve des bases solides. J’y tiens beaucoup, et je veux demander à tous ceux qui sont de la commune (et à toutes bonnes volontés) de m’accompagner dans ce sens.

Lefaso.net : En ces débuts, quel message avez-vous pour l’ensemble des populations de la commune ?

Abdoulaye Compaoré : Mon message, c’est d’inviter l’ensemble des populations à mettre la main à la pâte. C’est dans l’union qu’on réalise de grands rêves. Ce serait bien que chacun mette sa main, quel que soit là où il se trouve. Si ça ne va pas, c’est tout le monde qui est perdant. Si Saponé ne fonctionne pas, ça ne fait l’honneur d’aucun ressortissant. J’invite vraiment tout le monde à avoir l’amour pour la commune et à apporter ses idées à l’édification de la commune.

Lefaso.net : Le message pour l’équipe (le bureau) que vous êtes appelé à diriger ?

Abdoulaye Compaoré : Le Conseil municipal est composé, quasiment, de nouveaux visages. C’est donc un défi pour cette équipe et il faut qu’on ait peur de la confiance qui est placée à nous par les populations. Cette pression doit nous amener à bosser dur pour répondre à leurs aspirations. Pour cela, il faut qu’on s’unisse et unisse nos forces. Le bureau est composé de toutes les tendances politiques, on est entre nous, amis, avant tout. Il n’y a pas de raison qu’on ne se mobilise pas pour le combat pour le bien-être de nos populations.

Lefaso.net : Qu’avez-vous à dire aux responsables de votre parti, le MPP ?

Abdoulaye Compaoré : La Mairie est dirigée essentiellement par le MPP. Je voudrais que les responsables du parti me fassent entièrement confiance. Ce n’est pas par ambition personnelle d’être Maire que je me suis présenté. Je l’ai fait, parce qu’on a pressenti venir certaines choses et on a voulu simplement les éviter. Je les invite à tenir compte donc de cet aspect et du fait que la mairie reste sous la gestion du parti. Je pense que ça aurait été plus préjudiciable, si la mairie venait à échapper au parti. Cela allait conduire également à un blocage du Conseil municipal, synonyme de délégation spéciale. Tous allaient sortir perdants.

Lefaso.net : A vous la conclusion !

Abdoulaye Compaoré : Mon message, ce n’est pas seulement pour Saponé, mais à l’endroit de toutes les communes qui ont vécu des crises, puis la reprise. On doit comprendre que c’est le contribuable qui paie le prix des crises. J’ai entendu dire que la reprise partielle de ces élections a coûté plus d’un milliard. Tout simplement parce que dans ces zones, des gens ont été animés par des intérêts égoïstes. Par cette faute, l’Etat a été obligé de débourser cette somme qui aurait pu être orienté quelque part, dans des secteurs sociaux pour profiter à des populations. Donc, il faut que les conseils municipaux qui ont connu la reprise travaillent vraiment à éviter les situations de blocage, parce que ça n’arrange personne. Il faut que les gens dépassent les égos pour regarder l’intérêt d’ensemble. C’est dans ce sens qu’on peut réussir un développement qui va profiter à tout le monde.


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Oumar L. Ouédraogo
(oumarpro226@gmail.com)
Lefaso.net

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